Tout comme les impressionnistes, Rosa travaille dans un studio installé à l’air libre, sous un porche en bois aux tons d’ocre, dont les murs sont couverts de dessins et diverses images. Ses assemblages textiles pour l’habillement et la déco reflètent l’influence des quilts, des tentures sud-américaines, des sols des anciens vestibules de Buenos Aires, des trouvailles chromatiques des quartiers de Paris, qu’elle rassemble pour créer des estampes.
Un jeu de couleurs pleines et de textures (voilages de coton, lin, jersey, jacquard, soie et mousseline) invite à réaliser un voyage sensoriel à travers les différentes pièces de son appartement daté de 1915, situé dans le quartier de San Telmo, qui se prolonge dans sa maison du fleuve, à Colonia.
La galerie de styles de Rosa Benedit pour la décoration intérieure propose, de plus, des patchworks réalisés avec des wax africains, qui au lieu de se transformer en « boubous », deviennent des couvre-lits, des rideaux, des coussins qui traduisent son goût pour la culture ethnique, l’art et la bohême multiculturelle. Son univers maison reflète un monde privé qui s’enrichit d’associations arbitraires où priment avant tout les couleurs. Il s’étend d’un autel aux tons bleutés, agencé dans un patio qui a l’air d’un jardin d’hiver et « remixe » des images de la Vierge de Copacabana, des masques, des souvenirs de voyage, un fauteuil à bascule bleu et des ptéridophytes, au palier rouge tango, à l’esprit fait maison qui rayonne la cuisine, et aux abondants rideaux de la salle à manger.